Née en 1954, Marie Delarue a emprunté bien des sentiers artistiques. Après la musique (la flûte traversière puis le chant classique) et l’écriture (elle a publié une dizaine d’ouvrages), elle est partie du côté des formes. Avec les sons et les mots est né le besoin d’éprouver encore une autre dimension, comme une autre manière d’être et de dire : la confrontation avec la matière.
Son travail s’inscrit dans ce courant en rupture avec l’art conceptuel, qui entend en finir avec les discours pour revenir vers une certaine forme de réalisme, où le “matériau” est privilégié.

Aux confins de l’art fantastique et de l’art populaire, quelque part entre Jérôme Bosch et le facteur cheval du côté de sa monture, Marie Delarue crée ses chimères. Crânes, carapaces, ferrailles recyclées, végétaux et minéraux… C’est une opération alchimique, une transmutation qui accouche d’un bestiaire saugrenu. Toute une galerie d’êtres curieux, de figures intrigantes ou bouffonnes, souvent tendres, mais distillant parfois un sentiment d’étrangeté que vient tempérer une ironie grinçante. Il est vrai qu’on entend comme un long ricanement derrière ce monde singulier, à moins que ce ne soit la petite musique acide d’un ancien limonaire qu’elle aurait désossé. Ou peut-être le vent qui voudrait balayer les pompes et les œuvres du “grand Art”. Qui sait…

Portfolio: