Au premier regard la peinture de Jame Saurel paraît difficile à saisir. Comme si l’artiste ne se livrait qu’avec parcimonie alors qu’il s’agit d’extrême pudeur et de grande intériorité.
Pas d’arrangements conviviaux sur la toile, un travail sobre, rigoureux, silencieux qui pourrait paraître au premier abord austère. Rien dans cette peinture de combinatoire ou d’opératif pour « faire du beau » ou pour séduire. Nous sommes ici dans la volonté du dire et dans le véritablement dit, tout le contraire du superficiel, de l’anecdotique, loin de la peinture événement ou happening.
Il faut savoir regarder avant de voir et le regard se fixe, s’attache, pénètre plus avant dans la toile pour en saisir tout le contenu et en faire sa fête. On sait bien qu’en certaines circonstances privilégièes le regard écoute.Artiste certes, Ethnologue, Géographe, Architecte, Jame Saurel est aussi tout cela en peinture. Une peinture qui n’a pas fini de nous procurer de belles émotions d’amateurs d’Art, de par son contenu et sa plasticité.
Et puis parce qu’en plus de médecin et de peintre il est philosophe, je terminerai en citant Bergson : « Il faut un supplément d’âme pour administrer le progrès ». L’œuvre de Jame Saurel nous y aide aussi, le progrès et la vie.